Elle est là, la lente montée des corps en apesanteur.
Elle est là et elle emplit l’espace de sensations.
Tournoyantes, du bout des lèvres.
Et de ne plus se soucier de rien, non. De rien à part soi et cette Autre qui nous habite. Oublier les astéroïdes, les nuages de glace, les novas qui explosent à des millions d’années de là et les radiations qui rebondissent sur les corps et les carrasses
Nous sommes des vaisseaux oubliés.
Satellites silencieux qui gravite autour du Verse et de son point d’attraction, Iel.
Ne rien émettre. Ne plus penser, ne même pas respirer. N’être qu’un mouvement et se laisser aller.
Le Verse est cette terre étrangère parcourue des chemins de l’impossible, des sentiers du désir parfois. Le Verse est un territoire de l’intime.
Y’en a qui battent des ailes en se demandant où sont parties les plumes, et d’autres qui tournent en silence, les bras écartés comme des étoiles de mer. Optimisation du frottement.
Et voilà qu’on se prend à rêver, en regardant le dessin des ombres sur les sillons et les contreforts de son corps. On se demande si c’est le passé qui a pu faire tout ça. Tout cet oxygène, tout ce mercure liquide plus épais que du sirop. Tout ces fragments de monde qui dansent le long des muscles.
A moins que ce soit le futur ? A moins qu’on devine un lacet de musique qui aurait, comme ça, changé d’envie. Elle s’en fout la musique, elle fait ce qu’elle veut. Elle perce, elle traverse, elle plie le temps comme du papier à cigarettes. Et nous enroule dans les flots de comètes et de gravats, à se demander si on est des météores ou des esprits en transit.
Quand le tempo s’accélère au bord des corps. Le Verse, on peut presque l’entendre respirer. Et son sourire brûle fort !
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